En France, environ 7,7 millions de personnes âgées de 15 ans ou plus vivent avec un handicap, cela représente 14 % de la population. Parmi elles, 3,4 millions déclarent rencontrer des restrictions dans leurs activités quotidiennes en raison de limitations fonctionnelles sévères.
Ces chiffres témoignent de l’ampleur de la problématique et des défis auxquels sont confrontées les personnes en situation de handicap dans leur intégration sociale et professionnelle, c’est qu'interviennent les AES ou Accompagnants éducatifs et sociaux (AES).
En agissant au plus près des besoins des personnes, que ce soit à domicile ou en établissement de santé, ils apportent un soutien indispensable pour surmonter les barrières physiques, sociales et culturelles.
Quel est le rôle des AES et comment interagissent-ils sur l’inclusion sociale des personnes en situation de handicap?
Qu’est-ce que l’inclusion sociale et quels sont ses enjeux?
L’inclusion sociale désigne le processus par lequel une société permet à tous ses membres, quelles que soient leurs différences, de participer pleinement à la vie sociale, économique et culturelle.
Contrairement à l’intégration, qui implique l’adaptation de la personne à la société, l’inclusion exige que la société elle-même s’adapte pour accueillir et valoriser la diversité.
Les droits des personnes en situation de handicap
La loi française du 11 février 2005 constitue un tournant majeur dans la reconnaissance des droits des personnes en situation de handicap. Elle vise à garantir l'égalité des chances et la participation à la vie collective, en instaurant des obligations d’accessibilité universelle dans les espaces publics et privés.
Toutefois, la mise en œuvre reste incomplète dans de nombreux domaines, comme l’accès aux infrastructures ou au marché de l’emploi.
Les obstacles rencontrés par les personnes en situation de handicap
Les obstacles à l’inclusion sociale demeurent nombreux. Les discriminations persistent, souvent alimentées par des préjugés ou une méconnaissance du handicap. L’isolement est également fréquent, particulièrement dans les zones rurales, où les structures adaptées sont rares.
Par ailleurs, l’accessibilité limitée, que ce soit au niveau physique, numérique ou communicationnel, complique la participation des personnes handicapées à la vie collective.
Le manque de sensibilisation renforce l'exclusion de ces publics vulnérables, en plaçant les personnes handicapées dans une position de marginalité.
Promouvoir une véritable inclusion sociale nécessite donc un changement culturel profond, allant au-delà des adaptations techniques pour transformer les mentalités.
Le rôle des AES : entre accompagnement et médiation
Le rôle des Accompagnants éducatifs et sociaux (AES) est indispensable dans l’inclusion, la réinsertion sociale et l’autonomie, ou en perte d’autonomie, des personnes en situation de handicap.
Leur mission, polyvalente et humaine, s’articule autour de deux axes majeurs :
- l’accompagnement quotidien
- la médiation sociale.
L'accompagnement quotidien de l’AES
Au quotidien, les AES apportent un soutien personnalisé à domicile ou dans des structures d'accueil spécialisées comme les EHPAD, foyers de vie ou établissements scolaires. Ils aident les bénéficiaires dans les actes essentiels de la vie, comme l’alimentation, l’hygiène ou les déplacements.
Mais à la différence d’un auxiliaire de vie, le rôle de l’AES va au-delà en encourageant l’apprentissage de l’autonomie, permettant aux personnes accompagnées de mieux gérer les défis du quotidien. Cet accompagnement favorise leur épanouissement et leur intégration sociale.
L’accompagnant éducatif et social et la médiation
En parallèle, les AES agissent en tant que médiateurs sociaux. Ils créent des ponts entre les bénéficiaires et la société, en facilitant les liens avec les familles, les éducateurs spécialisés et les institutions.
Leur intervention est cruciale pour:
- la restauration de l'autonomie
- la réinsertion sociale
- le renforcement de la communication
- l'effacement des incompréhensions, souvent sources d’isolement.
Un rôle, à la croisée de l’humain et du social, contribue directement à bâtir une société plus inclusive et solidaire. En valorisant le potentiel de chacun et en luttant contre les barrières sociales, les AES incarnent un pilier de l’accompagnement et de la médiation au service du bien-être collectif.
AES ou Auxiliaire de Vie : comprendre leurs spécificités
La différence principale entre un Accompagnant éducatif et social (AES) et un Auxiliaire de vie sociale (AVS) réside dans la nature de leurs missions et dans leur champ d’intervention.
Le métier d’Accompagnant Éducatif et Social (AES)
L’AES, spécialiste de l'aide à la personne, assure un accompagnement global, à la fois éducatif, social et quotidien. Son objectif est d’aider les personnes fragilisées (handicap, perte d’autonomie) à développer leur autonomie et leur inclusion sociale. Il agit aussi comme médiateur social, facilitant l’interaction entre les personnes accompagnées, leur entourage, et la société.
- Lieux d'exercice métier: Il peut intervenir à domicile, dans des établissements spécialisés (IME, foyers de vie, EHPAD).
- Formation : L’AES dispose du Diplôme d’état d’accompagnant éducatif et social (DEAES) qui couvre trois spécialités : l'accompagnement à domicile, en structure collective, ou en milieu scolaire inclusif.
Le métier d’Auxiliaire de Vie Sociale (AVS)
L’AVS se concentre principalement sur l’aide aux actes de la vie quotidienne (toilette, repas, courses, déplacements). Sa mission est plus orientée vers l’assistance matérielle que vers l’accompagnement éducatif ou social.
- Environnement : L’AVS travaille généralement au domicile des personnes en perte d’autonomie, principalement des personnes âgées ou handicapées.
- Formation : Le métier d’AVS est souvent exercé avec un diplôme comme le DEAES (Diplôme d’État d’AES), mais il correspond généralement à une spécialité davantage centrée sur le quotidien.
Quelle est la différence entre AES et AESH?
Bien que ces deux métiers partagent une base commune dans l'accompagnement, leurs champs d'action diffèrent fondamentalement.
Les AESH se concentrent exclusivement sur le milieu scolaire, apportant un soutien personnalisé aux élèves pour faciliter leurs apprentissages et leur participation aux activités éducatives.
À l'inverse, les AES interviennent dans une pluralité d'environnements : structures collectives, domiciles privés ou établissements spécialisés. Leur périmètre d'action englobe l'ensemble des aspects de la vie quotidienne, au-delà du cadre éducatif.
Les AESH peuvent exercer sous trois formes : individualisée auprès d'un seul élève, mutualisée entre plusieurs enfants, ou collective dans les unités localisées pour l'inclusion scolaire.
Cette spécialisation scolaire les distingue nettement des AES, dont l'intervention s'étend à toutes les tranches d'âge et situations de vie.
AES: Une profession en quête de reconnaissance
Les Accompagnants éducatifs et sociaux (AES) occupent un rôle crucial dans l’accompagnement des personnes vulnérables, notamment auprès des adultes handicapés, mais leur métier reste confronté à de nombreux défis.
Malgré leur contribution essentielle au bien-être et à l’inclusion sociale, les AES souffrent de conditions de travail souvent difficiles : horaires décalés, manque de personnel, et charges émotionnelles importantes. Leurs capacités d'adaptation sont ainsi fortement sollicitées.
La rémunération d'un AES, qui se situe en moyenne autour du SMIC, ne reflète pas l'ampleur et la complexité de leurs missions. Par ailleurs, la faible visibilité de leur rôle au sein des politiques publiques contribue à leur sentiment d’invisibilité.
Les témoignages d’AES illustrent ces difficultés : épuisement professionnel, sentiment de ne pas être valorisés, et manque de perspectives d’évolution.
Beaucoup dénoncent également l’absence de moyens suffisants pour accompagner correctement les bénéficiaires, notamment dans les situations les plus complexes.
Cependant, des initiatives émergent pour améliorer leur situation. La réforme des métiers du secteur social en 2021, intégrant une meilleure formation initiale via le DEAES, marque un pas vers une professionnalisation accrue.
Par ailleurs, la mise en avant de la formation continue permet aux AES de s’adapter aux nouveaux enjeux, comme l’accompagnement des personnes vieillissantes ou en situation de handicap lourd.
La poursuite d'études doit être encouragée dans ce métier essentiel du médico-social où la relation de confiance est la base de la réussite de l'accompagnement des publics vulnérables.
Pour renforcer leur reconnaissance, il est crucial que les politiques publiques accordent une place centrale à ces professionnels, garants d’une société plus inclusive et solidaire.
Comment accompagner au mieux les AES?
Les compétences relationnelles des AES méritent d'être mieux mises en avant dans le secteur médico-social. Un renforcement des partenariats entre les structures d'accueil et les centres de formation permettrait d'enrichir leurs expertises sur le terrain.
La création de postes de référents AES dans les structures spécialisées offrirait de réelles perspectives d'évolution. Cette initiative favoriserait le partage d'expérience et l'accompagnement des nouveaux professionnels.
L'émergence des nouvelles technologies d'assistance représente également une opportunité majeure. Les AES pourraient développer des savoir-faire innovants en matière d'accompagnement numérique, consolidant ainsi leur rôle essentiel auprès des personnes en situation de handicap.
Le métier d’AES est donc crucial dans l'aide à la personne et l’inclusion sociale, en accompagnant les personnes fragilisées vers une vie plus autonome et épanouie.
Pour renforcer l'impact du travail des AES, il est essentiel d’investir dans leur formation continue et de sensibiliser le grand public à leur rôle fondamental.
Une société plus solidaire passe par une valorisation accrue de ces professionnels du secteur médico- social, qui œuvrent chaque jour pour créer un lien social fort.
Mobilisons-nous pour promouvoir ce métier d’accompagnant social indispensable et encourager les vocations.
Avec Brigad, construisez un avenir où les AES sont pleinement intégrés et valorisés, contribuant ainsi à une société inclusive et bienveillante.
Sources
Loi de 2005 sur le handicap,
Rapport DREES (2023),
APF France Handicap.