À la retraite depuis 2 ans, Patrick n’a pourtant jamais eu envie de “rendre son tablier” ! Ce passionné, qui a découvert très tôt la cuisine grâce à sa grand-mère s’épanouit aujourd’hui grâce à son statut d’indépendant : “je gère mon emploi du temps en toute liberté, fais ce que j’aime, rencontre des gens talentueux et me dégage un complément de revenu non négligeable au regard de ma petite retraite, alors je suis heureux”.
30 ans de cuisine et de souvenirs
Si Patrick a toujours aimé cuisiner pour ses proches et pour sa famille, il a failli ne jamais en faire son métier. En effet, sa formation de technicien en métallurgie l’oriente dans un tout autre secteur. Après quelques années passées dans l’aéronautique à travailler à un rythme très soutenu et à sillonner la France, il décide de changer de vie. Pour cet autodidacte, tout va alors très vite et il multiplie les expériences : d’abord gérant d’un établissement dans le milieu de la nuit, il achète ensuite un bar restaurant à Lyon dont il gère seul la cuisine pour 40 couverts par service !
Pendant près de 10 ans il va proposer à sa clientèle d’habitués des recettes gourmandes composées de produits frais, locaux et de saison.
“En 1993 quand je me suis lancé, pour cuisiner à moindre coût, la tendance c’était plutôt le surgelé. Il n’en était pas question, du coup je proposais une carte réduite avec un buffet d’entrées, 2 plats au choix et 3 ou 4 desserts ! Cette formule a été payante, je recevais pas mal de compliments (rires).”
Pour des raisons personnelles il se résout à vendre son établissement, malgré son expérience, les établissements lyonnais ne veulent pas l’embaucher car cet autodidacte n’a pas les diplômes requis.
“Les restaurateurs voulaient être rassurés par les diplômes, j’ai toujours trouvé ça bizarre mais j’ai décidé de mettre toutes les chances de mon côté pour évoluer et progresser dans ce métier donc j’ai passé une formation professionnelle pour adulte afin d’apprendre les bases théoriques et pratiques du métier !”
Son diplôme en poche, il décroche plusieurs contrats dans des brasseries traditionnelles lyonnaises, accepte des emplois saisonniers à l’étranger avant de s’établir dans un bar-restaurant populaire près d’une université et d’y lancer une offre de burgers gourmets !
“Les burgers avec de bons produits c’est une tendance récente, moi j’ai proposé ça à mon patron il y a presque 15 ans. Nous étions situés près d’une université donc ça a super bien marché ! On faisait la cuisine à midi et le soir c’était plutôt bar, j’ai passé de très belles années !”
De belles missions réalisées en tant qu’indépendant
Lorsqu’en 2019, l’heure de la retraite a sonné pour Patrick, lui qui est toujours en pleine forme souhaite rester actif. Après plusieurs essais dans des agences d’intérim, il découvre le statut d’indépendant et c’est pour lui une véritable révélation.
“Moi j’ai l’esprit d’entreprise ! Je n’ai jamais eu peur de me lancer et de prendre des risques, mais ce système, il est génial et très facile à comprendre ! J’aurais aimé que ça existe au moment où je me suis lancé, j’aurais pu multiplier les missions et découvrir d’autres facettes du métier.”
Grâce à son statut d’indépendant, Patrick effectue des missions dans des établissements prestigieux de la région lyonnaise mais aussi des missions dans des EHPAD pour soutenir ces structures pendant la crise sanitaire.
“Dans ma carrière professionnelle, j’avais eu l’occasion de travailler dans la restauration collective, donc je me suis très vite adapté à cet environnement et j’ai été formé pour pouvoir réaliser mes missions sereinement. La crise sanitaire a ralenti les missions dans les établissements de cuisine traditionnelle, les traiteurs, mais en attendant la reprise je me suis senti utile et j’ai pu travailler.”
L’envie de ne jamais s’arrêter
En 2020, avant la crise sanitaire, Patrick avait en tête de pouvoir gagner un revenu complémentaire grâce à ses missions et de profiter de son temps libre pour voyager. Si ce projet est en pause, notre autodidacte reste positif et confiant pour l’avenir.
“ Quand cette période compliquée sera passée, je suis certain que ces nouvelles formes de travail vont se développer, c’est une plus grande liberté pour tout le monde ! J’ai eu la chance avec la plateforme de travailler pour des chefs étoilés, des MOF, c’est une chance de travailler avec de telles pointures.”’
Pour Patrick, si la rémunération est un point important, il souhaite aussi continuer à travailler pour “se maintenir en forme” et faire des rencontres.
“Le lien social c’est super important, surtout à mon âge, je ne suis pas encore très vieux mais c’est valorisant de travailler, d’avoir de bonnes évaluations des établissements, d’être au contact des jeunes, ça maintient en forme ! Je suis aussi heureux de leur partager mes connaissances. Et moi, croyez-moi tant que ça va je bosse ! J’ai toujours travaillé, j’adore ça, j’ai commencé à 14 ans alors ce n’est pas maintenant que je vais m’arrêter (rires).