Selon l’Organisation mondiale de la Santé, « un trouble mental se caractérise par une altération majeure, sur le plan clinique, de l’état cognitif, de la régulation des émotions ou du comportement d’un individu ». Ces troubles mentaux sont aussi désignés sous le nom de santé mentale.
Le stress face à la pandémie et au réchauffement climatique, l’isolement social, la réorganisation du travail, les conflits armés ont affecté bon nombre d’adultes et d’adolescents en France et dans le monde.
La santé mentale est désormais un véritable enjeu de santé publique. C’est pourquoi la journée du 10 octobre dédiée à la santé mentale a pour but de :
- sensibiliser à l’importance de l’équilibre psychologique afin de mieux appréhender les troubles mentaux,
- accompagner au mieux les malades,
- déstigmatiser les personnes en souffrance.
« En mouvement pour notre santé mentale » est la 35e édition de cette manifestation mondiale qui met à l’honneur le thème fédérateur de l’activité physique.
Pour le bien de nos sociétés, il est nécessaire de prendre en charge les personnes vulnérables nécessitant un accompagnement médico-social personnalisé et bienveillant.
Les défis actuels en matière de santé mentale dans le monde
Stress chronique, anxiété, dépression, troubles bipolaires, syndrome post-traumatique, tous ces maux relatifs à la santé mentale se sont fortement développés depuis la crise sanitaire du coronavirus.
De nombreuses personnes qui n’avaient jamais eu de problèmes psychiques ont commencé à être en détresse psychologique, tandis que celles qui souffraient déjà de troubles mentaux ont vu leur état empirer.
Augmentation des troubles mentaux exacerbée par la pandémie
Les Nations Unies mettent en évidence qu’avant la pandémie, environ un milliard de personnes souffraient déjà de troubles mentaux et que 82 % de cette population se trouvait dans des pays en développement. (1)
La crise sanitaire a exacerbé ces problématiques de santé mentale. Les populations ont été confrontées aux défaillances de leur système de santé et à une prise en charge des troubles mentaux très inégale, voire quasi inexistante dans certaines régions du monde ; « les lacunes de la couverture thérapeutique pouvant atteindre 90 % dans certains pays » (source : ONU).
Stigmatisation et manque d’accès aux soins dans de nombreuses régions
Les troubles mentaux sont encore perçus de manière négative dans de nombreuses cultures et régions du monde. Les personnes qui en souffrent sont souvent marginalisées et les malades confrontés à une stigmatisation de leurs maux.
En outre, le manque de sensibilisation à ces questions dans certaines communautés conduit à une méconnaissance des troubles psychiques, renforçant ainsi les préjugés et limitant l’accès aux soins.
Cette stigmatisation empêche souvent les individus de rechercher de l’aide, par crainte d’être jugés ou exclus.
Toutes les organisations mondiales de la santé et des droits humains s’accordent pour dire que les problèmes de santé mentale résonnent avec santé physique, contexte socio-économique et politiques de santé publique.
Initiatives et campagnes de sensibilisation mondiales
Le rôle des institutions internationales est primordial dans le pilotage des problématiques de santé publique. Leur impact est considérable auprès des États : entre propositions médico-sociales et mises en pratique, leur intervention est salutaire pour l’ensemble de la population mondiale.
Les actions des organisations internationales pour promouvoir la santé mentale
L’Organisation mondiale de la Santé a ainsi lancé le Plan d’action global pour la santé mentale 2013-2030, signé par les 194 Etats membres qui s’engagent à améliorer considérablement la prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiques.
La Journée mondiale de la santé mentale du 10 octobre est un autre exemple de mobilisation d’envergure aux troubles mentaux. Cette date est entourée des Semaines de la santé mentale qui ont lieu partout en France du 7 au 20 octobre 2024. Conférences, débats, renseignements sont les maîtres-mots de cette campagne de sensibilisation.
L’opération « En mouvement pour notre santé mentale » démontre que l’équilibre psychique est intimement lié à notre condition physique. Ici, les institutions et associations veulent que le grand public prenne conscience que l’activité physique est gage d’une bonne santé mentale et que le mouvement, quel qu’il soit, est salutaire pour chacun.
Réduire la sédentarité et l'utilisation des réseaux sociaux pour privilégier l'activité physique et maintenir un esprit sain dans un corps sain !
Impact des réseaux sociaux et de la technologie dans la diffusion de ces messages
Les réseaux sociaux sont de puissants vecteurs pour communiquer de manière préventive sur la santé mentale. Avec une diffusion quasi instantanée des campagnes de sensibilisation, ces outils technologiques redéfinissent la manière dont nous interagissons et consommons l'information.
Les organisations internationales, telles que l’OMS ou l’ONU, résonnent avec confiance et fiabilité. Ainsi, les messages communiqués devraient être reçus parfaitement par le grand public, notamment auprès des jeunes.
A retenir : « Seuls environ 2 % des budgets de santé sont alloués à la santé mentale. Cela se traduit notamment par un nombre insuffisant de travailleurs de la santé mentale, qui peut tomber à 2 pour 100 000 habitants dans certains pays. » (source : Nations Unies) (2)
La santé mentale chez les jeunes et les adolescents : une priorité mondiale
En 2021, dans le monde, un jeune sur sept, entre 10 et 19 ans, présentait un trouble mental. Le suicide est la 4e cause de mortalité chez les jeunes. (source : OMS) (3)
Dans l’Hexagone, 13 % des élèves scolarisés présenteraient un trouble de santé mentale. (source : Santé publique France, 2023)
Un constat alarmant !
Les facteurs déclencheurs de troubles mentaux chez les jeunes
La jeunesse du XXIe siècle évolue dans un contexte sociétal et technologique bien différent de celui des générations antérieures. Avec l’avènement des réseaux sociaux, ils sont un grand nombre à avoir subi du cyberharcèlement, conduisant au suicide dans les formes les plus extrêmes…
La pression scolaire est également un facteur aggravant de détresse scolaire : entre complexification et étoffement des programmes, les élèves apprennent toujours plus de savoirs dans des conditions qui ne sont pas forcément optimales pour l’apprentissage.
Conséquence ? La jeunesse se met en pression, pression de l’école et des parents ; elle arrête de communiquer et s’isole.
Programmes éducatifs dans les écoles pour sensibiliser à la santé mentale
Dans ce contexte, il est nécessaire que le système éducatif, des enseignants au personnel accompagnant, éducateur spécialisé, etc.. soit formé aux problématiques de santé mentale de manière à pouvoir détecter et encadrer l’élève en détresse.
Bonnes pratiques pour prévenir et accompagner la santé mentale des jeunes
L’école s’est mobilisée pour la jeunesse par la création de programmes orientés vers le mieux-être qui mériteraient d’être largement utilisés.
- Le programme MindUP
Ce programme éducatif enseigne aux élèves des techniques de pleine conscience et de gestion des émotions pour les aider à réduire le stress et à améliorer leur concentration.
- Journées de la santé mentale
Des professionnels de la santé interviennent dans les écoles pour parler des troubles mentaux et des moyens de les gérer. Ces événements incluent des ateliers de relaxation, des discussions ouvertes, ainsi que des activités physiques pour promouvoir un bien-être global.
- Le programme SEVE (Savoir Être et Vivre Ensemble)
En France, le programme SEVE est conçu pour enseigner la philosophie et la méditation dans les écoles, en encourageant la réflexion critique, le dialogue et la gestion des émotions.
- Initiatives de pairs aidants
Certaines écoles mettent en place des groupes où des élèves formés apportent un soutien émotionnel à leurs camarades. Ces jeunes ambassadeurs de la santé mentale aident à identifier les signes de détresse et orientent les élèves concernés vers des professionnels de santé si nécessaire.
La santé mentale au travail : un enjeu collectif
La santé mentale au travail est devenue un enjeu collectif majeur pour les salariés et les entreprises. En décembre 2023, le 12e baromètre du cabinet Empreinte Humaine « État de santé psychologique des salarié(e)s français » relatait le fait que 48 % des salariés sont en détresse, dont 17 % sont en grande souffrance psychologique.
Burn-out, stress chronique : les nouveaux défis des entreprises
Le burn-out, un épuisement émotionnel et physique dû à une surcharge de travail, touche de plus en plus de travailleurs. Le stress chronique, quant à lui, résulte d'une exposition prolongée à des situations stressantes, entraînant des troubles de santé physique et mentale.
La détresse mentale est un enjeu majeur du mieux-être en entreprise, le défi du monde 3.0.
Les troubles psychiques se multiplient et posent de nouveaux défis aux employeurs en matière de management.
Initiatives en entreprise pour prendre en compte la santé mentale
La promotion du bien-être au travail devient par conséquent essentielle. Les entreprises n’hésitent plus à investir dans des espaces de relaxation, des programmes de gestion du stress, ou encore des activités physiques pour favoriser la cohésion d’équipe.
Le télétravail est également une mesure de plus en plus plébiscitée, permettant une meilleure gestion de l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Ces initiatives visent à prévenir les troubles liés à la santé mentale et à créer un environnement de travail plus sain et productif.
Les bénéfices d’intégration de politiques de soutien psychologique
En créant des environnements où la santé mentale est priorisée, les entreprises observent :
- une baisse des taux d’absentéisme,
- une diminution du turnover,
- une amélioration de la productivité.
Ces politiques renforcent l’image de marque de l’entreprise et attirent des talents sensibles à la qualité de vie au travail.
En définitive, prendre en compte la santé mentale au travail n’est pas seulement une responsabilité sociale, mais un investissement stratégique pour les entreprises.
Vers une meilleure prise en charge de la santé mentale
La prise en charge de la santé mentale évolue, et de nombreuses avancées sont attendues pour améliorer le soutien aux patients et à leurs familles. La recherche sur les troubles mentaux progresse, permettant des diagnostics plus précoces et des traitements plus personnalisés.
Les technologies numériques, applications de bien-être et thérapies en ligne, facilitent également l'accès aux soins, surtout pour les personnes vivant dans des zones rurales ou isolées.
Les politiques publiques doivent refléter l'importance croissante de cette problématique sociétale en allouant davantage de ressources aux services de santé mentale.
Par ailleurs, les ONG et associations jouent un rôle clé dans la sensibilisation du public, apportant un soutien direct aux patients tout en exerçant une pression en faveur de réformes politiques et sociales.
La Journée mondiale de la santé mentale, célébrée chaque année le 10 octobre, est un puissant levier pour changer les mentalités, influencer les politiques publiques et assurer une meilleure prise en charge des patients.
Sitographie