Violences faites aux femmes : Comprendre, prévenir et agir

Le 25 novembre prochain marquera la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, une date essentielle pour sensibiliser le monde à une réalité alarmante. Selon les Nations Unies, une femme sur trois dans le monde subit des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie, souvent de la part de son partenaire de vie. 

Chaque année, près de 87 000 femmes sont tuées, dont 58 % par un proche. En 2019, il était estimé que 243 millions de femmes et de filles dans le monde avaient été victimes de violences physiques ou sexuelles, soulignant ainsi l'ampleur de ce fléau. 

Cette pandémie silencieuse transcende les frontières sociales et économiques. Face à ces chiffres glaçants, il est impératif de renforcer la mobilisation internationale et de multiplier les initiatives pour garantir la sécurité des femmes et promouvoir l'égalité des genres, afin de mettre fin à cette situation d'urgence mondiale.

Les différentes formes de violences subies par les femmes 

La moitié de la population mondiale est constituée par les femmes, cela n'empêche pas l’existence de nombreux abus envers ces dernières. Les violences faites aux femmes revêtent de nombreuses formes d’injustices, englobant violences physiques, psychologiques, sexuelles et économiques. 

Les violences physiques, psychologiques, sexuelles et économiques envers les femmes

  • Les violences physiques se manifestent souvent par des coups, des blessures ou des actes de torture, causant des traumatismes visibles et invisibles. 
  • Les violences psychologiques, quant à elles, incluent des comportements tels que l’humiliation, la manipulation ou le contrôle, qui détruisent l’estime de soi et la santé mentale des victimes. 
  • Les violences sexuelles se traduisent par des viols, des agressions ou des abus, souvent accompagnés d'une immense souffrance psychologique. 
  • Enfin, les violences économiques incluent tous les comportements visant à contrôler l’accès des femmes à des ressources financières, les empêchant ainsi de quitter des situations abusives.

Mariages forcés, mutilations génitales, violences conjugales : réalités de violences spécifiques

Certaines formes de violence sont spécifiques à des cultures ou des contextes particuliers. Les mariages forcés, par exemple, constituent une violation flagrante des droits des femmes, les soumettant à des unions souvent indésirables et parfois dangereuses. 

De même, les mutilations génitales féminines, pratiquées dans de nombreuses cultures sous couvert de traditions, engendrent des douleurs physiques et psychologiques durables

Les violences conjugales, qui transcendent toutes les classes sociales et culturelles, se manifestent par des abus réguliers infligés par un partenaire, rendant la vie des femmes insupportable et dangereuse.

Cyberviolences et harcèlement en ligne : un phénomène en pleine croissance

“En 2015, l’ONU estimait que 73% des femmes dans le monde étaient exposées à de la violence sur Internet, notamment le harcèlement.”

L’émergence des technologies numériques a introduit une nouvelle dimension à la violence à l’encontre des femmes : la cyberviolence

Le harcèlement en ligne, les menaces, les diffamations et le partage non consensuel d'images intimes sont des réalités de plus en plus préoccupantes. La cyberviolence, souvent perçue comme moins sérieuse que d'autres formes de violence, a des conséquences graves sur la santé mentale et la sécurité des femmes.

La diversité des violences subies par les femmes appelle à une prise de conscience collective et à des actions concrètes pour protéger leurs droits et leur dignité. Chaque forme de violence mérite d’être dénoncée et combattue pour bâtir une société plus juste et égalitaire pour la moitié de la population mondiale.

Système de santé: comment prendre en charge correctement les femmes subissant des violences?

Il est essentiel d’adopter des protocoles spécifiques au sein du système de santé pour encadrer les femmes victimes de violences. 

Voici quelques pistes pour y parvenir :

  1. Formation des professionnels de santé : il est crucial que les médecins, infirmières et autres intervenants médicaux soient formés à reconnaître les signes de violences et à comprendre les dynamiques de ce processus que subissent les victimes.
    1. Cela inclut une formation professionnelle sur la manière de poser des questions sensibles et d’adopter une attitude empathique. 
    2. La formation doit également porter sur les aspects juridiques et éthiques liés à la prise en charge des victimes.

  1. Création d'un environnement accueillant : les établissements de santé doivent mettre en place des protocoles pour garantir un environnement sûr et confidentiel. Cela peut passer par des espaces dédiés à la prise en charge des victimes, où elles peuvent se sentir protégées et entendues. Le respect de la confidentialité est essentiel pour instaurer un climat de confiance.

  1. Développement de parcours de soins adaptés : les femmes victimes de violences nécessitent des soins spécifiques qui tiennent compte de leurs traumatismes physiques et psychologiques. Il est essentiel d'intégrer des services de santé mentale, de réhabilitation physique et des soins médicaux dans un parcours de soins cohérent.
    1. Cela peut inclure des consultations avec des psychologues, des travailleurs sociaux et des spécialistes en santé reproductive.
  2. Sensibilisation à la violence basée sur le genre : le système de santé doit promouvoir des campagnes de sensibilisation sur la violence à l'égard des femmes, tant auprès des professionnels de santé que du grand public. 
    1. Informer les femmes sur leurs droits, les ressources disponibles et les moyens de signaler les violences est crucial pour les aider à sortir du cycle de la violence.

  1. Collaboration interdisciplinaire : il est important d'encourager une approche collaborative entre les différents acteurs de la santé, de la justice, et des services sociaux. Les femmes victimes de violences peuvent avoir besoin d’un accompagnement juridique, psychologique et social, et une coordination efficace entre ces services est essentielle pour une prise en charge globale.

  1. Évaluation continue et recherche : il serait judicieux de mettre en place des mécanismes d'évaluation des pratiques et d'investir dans la recherche sur la violence à l'égard des femmes de manière à adapter les interventions et politiques en fonction des besoins des victimes.

En appliquant ces mesures, le système de santé peut mieux répondre aux besoins des femmes victimes de violences, leur offrir un soutien adéquat et contribuer à la lutte contre ce fléau sociétal.

Les politiques et actions internationales de lutte contre les violences faites aux femmes 

La lutte contre les violences faites aux femmes est devenue une priorité sur la scène internationale, portée par plusieurs conventions et accords internationaux. 

La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1979, constitue un cadre juridique essentiel. Un accord qui engageait les États à prendre des mesures concrètes pour éliminer les discriminations, y compris les violences basées sur le genre. 

De même, la Convention d'Istanbul, entrée en vigueur en 2014, est le premier instrument juridiquement contraignant en Europe visant spécifiquement à prévenir la violence envers les femmes et à protéger les victimes. Ces conventions ont un impact significatif, car elles obligent les pays signataires à établir des lois et des politiques nationales en matière de protection des femmes.

Les gouvernements et les organisations internationales, comme l'ONU et ONU Femmes, jouent un rôle crucial dans la mise en œuvre de ces conventions. L’ONU, à travers des initiatives telles que la campagne "UNITE", cherche à sensibiliser le public et à mobiliser les ressources pour combattre les violences

ONU Femmes, en particulier, soutient les États dans le développement de lois, de politiques et de programmes de lutte contre la violence, tout en assurant le suivi de l'application des conventions.

Au niveau local, des programmes d'accompagnement des victimes sont essentiels pour offrir un soutien concret. Cela comprend la création de centres d’accueil spécialisés, la mise en place de numéros d’urgence et la formation des professionnels de santé et des forces de l’ordre. 

A titre d’exemple, le Soroptimist International France a déjà créé une quinzaine de salles d’écoute dans les gendarmeries afin d’accueillir les femmes victimes de violences dans un cadre intimiste, chaleureux et réconfortant.

Les actions internationales, couplées aux initiatives locales, constituent une force de frappe essentielle pour lutter activement contre les violences faites aux femmes et assurer leur protection.

L’importance de la sensibilisation et de l’éducation

La sensibilisation et l’éducation sont des leviers essentiels pour lutter contre les violences faites aux femmes. 

Des campagnes de sensibilisation réussies, telles que le mouvement #MeToo ou les initiatives artistiques comme "One Billion Rising", ont réussi à mobiliser l'opinion publique et à donner une voix aux victimes, favorisant un débat essentiel sur ce fléau de la violence fondée sur le genre.

Ces initiatives médiatiques, par leur portée et leur impact émotionnel, contribuent à briser le silence autour des violences.

Les programmes d’éducation sexuelle dans la prévention contre les violences faites aux femmes

Le rôle des écoles et des programmes d’éducation sexuelle est également fondamental dans la prévention contre les abus envers les femmes. 

En intégrant des thèmes liés à la violence de genre dans le cursus scolaire, on peut sensibiliser les jeunes dès leur adolescence. Des programmes qui promeuvent le respect, l'égalité et le consentement peuvent contribuer à changer les comportements et les attitudes face à la violence.

Changement des mentalités et empouvoirement des jeunes filles à travers l’éducation

L'éducation: puissant outil d'empowerment contre les violences pour les jeunes filles. Leur donner accès à des connaissances et des compétences leur permet de se défendre, de s'affirmer et de revendiquer leurs droits. En éduquant les nouvelles générations sur les violences faites aux femmes, nous favorisons un changement des mentalités qui est essentiel pour construire une société plus juste et égalitaire.

Agir pour un futur sans violences 

Partout dans le monde et localement, on retrouve de nombreuses actions en faveur du mieux-être des femmes. La coopération internationale revêt ici toute son importance. Les partenariats entre pays, ONG et communautés permettent de partager les bonnes pratiques en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et d’adapter les stratégies aux réalités locales. 

La Journée mondiale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, célébrée le 25 novembre, joue un rôle crucial en maintenant la pression sur les gouvernements et en sensibilisant le public. 

Une date durant laquelle la voix des femmes se fait plus forte pour avancer vers un monde plus égalitaire et une réelle transformation sociétale.

Un parti pris éthique pour un monde plus juste que Brigad plébiscite, par l’entremise d’un accompagnement qualitatif de ses talents et des missions dans le secteur sanitaire & médico-social soigneusement sélectionnées afin que chacun(e) y trouve son compte.

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